REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE
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UNITE-DIGNITE-TRAVAIL
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DISCOURS DE SON EXCELLENCE MAITRE NICOLAS TIANGAYE, PREMIER MINISTRE, CHEF DU GOUVERNEMENT D’UNION NATIONALE DE TRANSITION
A L’OCCASION DE LA CEREMONIE OFFICIELLE
DE CELEBRATION DU 68ème ANNIVERSAIRE DE LA NAISSANCE
DE L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES
BANGUI, 24 OCTOBRE 2013
Monsieur le Représentant spéciale du Secrétaire général de l’ONU en République centrafricaine ;
Madame la Coordinatrice humanitaire et de développement des agences du système des Nations Unies ;
Mesdames, Messieurs les Ambassadeurs, Représentants des Organisations Internationales et des Agences du Système des Nations Unies ;
Mesdames, Messieurs des Organisations Non-Gouvernementales et de la Société Civile ;
Distingués invités, Mesdames et Messieurs ;
Chers compatriotes,
Comme partout dans le monde, la République centrafricaine célèbre ce 24 octobre, la Journée des Nations Unies qui consacre la naissance de l’Organisation des Nations Unies intervenue il y a maintenant 68 ans.
L’événement serait sans doute banal si, pour le cas de la République centrafricaine, il ne se déroulait dans un contexte particulier, après dix mois d’une crise politico-militaire sans précédent qui a affecté l’ensemble du territoire et blessé au plus profond de sa chair et de sa dignité, une population centrafricaine déjà exsangue, en proie à la souffrance et à la misère.
Dans ce contexte, célébrer la Journée des Nations Unies, ne peut être considérer comme un acte fortuit, mais une manière d’exprimer et de réaffirmer - en dépit de la situation difficile que connaît aujourd’hui la République centrafricaine, et peut-être davantage en raison de celle-ci - notre adhésion inébranlable aux idéaux fondateur de l’Organisation des Nations Unies, notamment la préservation de la paix internationale, la défense des droits humains, la promotion du développement durable ; autant de valeurs qui aujourd’hui acquièrent pour chacun de nous une résonnance particulière.
Distingués invités, mesdames, messieurs,
Le thème retenu pour cette célébration, à savoir « Agir pour la Centrafrique », ne pouvait être plus approprié pour exprimer l’état d’esprit qui nous anime, depuis le début de cette crise, et notamment la signature de l’Accord de Libreville, le 11 janvier 2013 jusqu’à ce jour.
Et fort heureusement, il nous plaît de constater que cet état d’esprit est de mieux en mieux partagé par la Communauté internationale sensible enfin au plaidoyer opiniâtre que nous avons mené partout où cela s’est avéré possible et nécessaire. Les actions récentes prises au plus haut niveau des instances de la communauté internationale sont là pour corroborer ce sentiment.
Pour n’en citer que quelques-uns, parmi les plus récentes, je reviendrais volontiers sur :
- la Réunion ministérielle de haut niveau sur la situation humanitaire en RCA organisé le 25 septembre 2013 à New York, à l’initiative conjointe du Ministre français des Affaires Etrangères, Monsieur Laurent Fabius, du Secrétaire Général Adjointe des Nations-Unies, coordinatrice des secours d’urgence des Nations unies, Madame Valéry AMOS, et de la Commissaire Européen en charge des questions humanitaires, Madame Kristalina Georgieva ; une rencontre que j’ai qualifiée d’historique par la forte mobilisation des participants qu’elle a occasionnée et par le niveau des engagements pris par les partenaires.
- Je parlerai bien entendu de l’adoption, le 10 octobre dernier de la résolution 2121 du Conseil de Sécurité pour la République centrafricaine qui, je peux l’affirmer, donne à espérer bientôt la fin « du calvaire » d’un peuple en détresse, et éclairci encore plus l’horizon qui va nous conduire dans quelques mois, au terme d’élections présidentielles et législatives libres et transparentes, à la réhabilitation pleine et entière de la souveraineté de la République centrafricaine devant la communauté internationale.
- J’évoquerai enfin le sommet extraordinaire de la CEEAC tenu à Ndjamena lundi dernier, et qui a porté plus haut encore la question de l’engagement des pays de la sous-région à prendre à bras-le-corps la question de la sécurité par le renforcement rapide de la MISCA et le désarmement, y compris par la force, des groupes armés qui continuent à répandre la désolation parmi les populations, notamment dans les contrés reculés du pays.
D’autres rendez-vous internationaux d’ampleurs se profilent à l’horizon, avec au centre de leurs agendas, la situation de la République centrafricaine. Ceci illustre, s’il en est encore besoin, l’intérêt croissant de la Communauté internationale pour la situation de la République centrafricaine, et la nécessité pour l’ensemble des acteurs d’agir, et d’intensifier leur action, pour éviter la dégradation de la situation sur le terrain.
Distingués invités, mesdames, messieurs,
Le Gouvernement de Transition que j’ai l’insigne honneur de diriger a pleinement conscience des défis auxquels fait aujourd’hui face la République centrafricaine. Je voudrais réaffirmer ici notre engagement solennel à assumer toutes les responsabilités qui nous incombent afin de mériter cette confiance retrouvée auprès de la Communauté internationale. Nos priorités sont claires : garantir la sécurité des personnes et la protection des civiles, apporter l’assistance humanitaire à nos populations meurtries où qu’elles se trouvent et, enfin, mobiliser les ressources nécessaires à la reconstruction du pays.
Je ne saurais terminer mon propos sans exprimer une nouvelle fois, au nom du Président de la Transition centrafricaine, Son Excellence Michel Am-Nondokro Djotodia, toute la gratitude du peuple centrafricain à tous les acteurs qui contribuent de près ou de loin à redonner à la République centrafricaine son honneur et sa dignité.
Je voudrais tout particulièrement saluer les partenaires bilatéraux et multilatéraux, la MICOPAX, la CEEAC, l’Union Africaine, l’Union Européenne, l’Organisation Internationale de la Francophonie, l’Organisation des Nations Unies et toutes ses Agences, les Organisations Non Gouvernementales nationales et internationales qui œuvrent au quotidien au service des populations centrafricaines.
Chers partenaires, ayez-confiance en la Centrafrique ! Ce peuple meurtri a encore les ressources et le potentiel pour se remettre de ses blessures et reconstruire son avenir. Vous pouvez compter sur notre abnégation et notre volonté de réussite.
A mes compatriotes centrafricains, je voudrais adresser un message de réconfort et les appeler à la solidarité et à l’initiative. La paix est un bien précieux que nous devons savoir préserver. La République centrafricaine a besoin de ses fils, tous ses fils ! Mettons à contribution nos différences culturelles, ethniques et religieuses pour nous enrichir mutuellement et reconstruire ce pays.
Agissons pour la Centrafrique, car c’est là notre bien commun le plus précieux.
Je vous remercie.